Critère 2 – L’analyse du besoin : le critère le plus mal interprété de Qualiopi
C’est l’un des critères que les organismes de formation pensent maîtriser jusqu’à l’audit. Beaucoup confondent “analyse du besoin” avec “demande du client”, ou utilisent une fiche préremplie sans lien réel avec la prestation. Pourtant, c’est ici que se jouent la personnalisation, la cohérence pédagogique et une grande partie des non-conformités majeures.
Ce que couvre le critère 2
Le Critère 2 encadre l’identification précise des objectifs de la prestation, l’analyse du besoin, la définition des contenus, des modalités, et des procédures de positionnement. C’est le critère qui garantit que la formation est conçue en fonction du public, et non simplement délivrée selon un catalogue.
Ce que dit réellement Qualiopi
Le référentiel attend que l’organisme analyse le besoin du bénéficiaire (ou tienne compte de l’analyse faite par un tiers lorsqu’il n’en est pas responsable), définisse des objectifs opérationnels, mesurables et cohérents, établisse des contenus adaptés au public et aux objectifs, vérifie l’adéquation avec une certification professionnelle si la formation y prépare, mette en place un positionnement pour vérifier les prérequis ou les compétences de départ. En clair, Qualiopi exige une logique d’ingénierie, même simple, mais réelle.
Ce que l’auditeur cherche vraiment à vérifier
- Que l’analyse du besoin existe, est datée, cohérente et exploitée.
- Que les objectifs pédagogiques sont opérationnels, observables et mesurables.
- Que les contenus et modalités correspondent réellement aux objectifs identifiés.
- Que le référentiel de compétences est pris en compte pour les formations certifiantes.
- Que les prérequis sont clairs et que le positionnement les vérifie.
- Que le prestataire adapte la prestation aux publics, notamment aux PSH.
- Que tout cela est traçable dans le dossier de formation.
Zoom sur les indicateurs du critère 2
Indicateur 4 – Analyser le besoin du bénéficiaire
Ce qu’il demande vraiment
Réaliser une analyse du besoin structurée permettant d’identifier attentes, objectifs, prérequis, contraintes, contexte et de concevoir la prestation en conséquence.
Erreurs fréquentes observées
- Analyse du besoin inexistante ou réalisée après l’inscription.
- Fiches identiques pour tous, sans lien avec la prestation réelle.
- Analyse non exploitée dans les objectifs ou le programme.
- Absence totale de prise en compte des besoins particuliers (dont PSH).
- Document non daté, impossible à relier à l’action.
Bonnes pratiques
Mettre en place un modèle simple mais complet, daté, relié au dossier, et systématiquement exploité pour définir les objectifs.
Indicateur 5 – Définir des objectifs opérationnels et évaluables
Ce qu’il demande vraiment
Formuler des objectifs pédagogiques clairs, observables, mesurables, en cohérence avec le besoin et les compétences visées.
Erreurs fréquentes observées
- Objectifs flous : “être capable de” sans critères mesurables.
- Objectifs identiques pour toutes les formations, quelle que soit la demande.
- Déconnexion totale entre objectifs affichés et activités proposées.
- Objectifs non conformes au référentiel d’une certification.
Bonnes pratiques
Utiliser une structure simple (verbe d’action + contenu + critère de réussite) et vérifier la cohérence avec les besoins analysés.
Indicateur 6 – Établir contenus et modalités adaptés aux objectifs
Ce qu’il demande vraiment
Construire un parcours cohérent : contenus, durée, séquences, méthodes pédagogiques, modalités d’évaluation, tout doit découler des objectifs.
Erreurs fréquentes observées
- Programmes figés ne permettant aucune adaptation.
- Modalités pédagogiques incohérentes (ex : 100 % distanciel pour une formation pratique).
- Absence d’ajustement pour des publics spécifiques (dont PSH).
- Durées standardisées non justifiées.
Bonnes pratiques
Présenter un programme vivant, adaptable, avec des séquences claires et une justification pédagogique pour chaque modalité.
Indicateur 7 – Adéquation avec les certifications professionnelles
Ce qu’il demande vraiment
Pour les formations certifiantes : démontrer que la formation respecte le référentiel d’activité, de compétences et d’évaluation.
Erreurs fréquentes observées
- Mauvaise compréhension du référentiel RNCP/RS.
- Oubli de mentionner blocs de compétences, épreuves, modalités d’évaluation.
- Formation partielle non explicitée.
- Un programme qui s’inspire du référentiel mais ne le suit pas réellement.
Bonnes pratiques
Construire un tableau de correspondance entre votre formation et le référentiel officiel.
Indicateur 8 – Déterminer les procédures de positionnement et de vérification des prérequis
Ce qu’il demande vraiment
Formaliser un positionnement à l’entrée permettant de vérifier les prérequis ou d’évaluer le niveau initial.
Erreurs fréquentes observées
- Confusion entre analyse du besoin et positionnement.
- Tests de positionnement inexistants ou non liés aux prérequis.
- Positionnement envoyé trop tard (après l’inscription).
- Absence de trace ou de preuve d’analyse.
Bonnes pratiques
Prévoir un outil simple (questionnaire, QCM, entretien) directement relié aux prérequis, daté, archivé et exploité.
Conclusion
Le Critère 2 est l’un des plus exigeants du référentiel Qualiopi, et l’un des plus souvent sanctionnés. Il impose une vraie logique d’ingénierie pédagogique : analyser, définir, ajuster. Bien maîtrisé, il clarifie votre offre, sécurise vos dossiers, renforce votre professionnalisme et facilite la validation de nombreux autres critères.
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